Buzz: Quand le Web s'empare de votre image et de votre e-réputation
Rumeur, parodie, blague, coup bas, insouciance… lorsque les filets de la toile se referment sur vous: c’est pour le pire ou le meilleur ?!
Nul besoin d’être une personnalité publique. Michel Daerden, Sébastien Fanti, Laure Manaudou, Nicolas Sarkozy, Bilal sparky, Mathieu Vaidis ont un tous été sous les feux d’un buzz.
Comment agir/réagir ? ? – Une émission rétrospective sur les buzz les plus populaires: à voir et à revoir.
Le Web, c’est la vraie vie!
Ne nous y prenons pas, les internautes ne font que reproduire ce qui existe déjà dans la presse people et la Télé réalité. Et contrairement à ce qu’il a été souvent avancé: les buzz n’émanent pas toujours des « blogueurs influenceurs » (comme le précise Fred Cavazza). Les différences avec les médias traditionnels sont :
- L’accessibilité des informations: suppression des frontières entre le professionnel et le personnel; alimentation des infos par les internautes eux mêmes qui publient en live des infos sur leur vie privée et publique.
- La gratuité des outils de communication : facile, divers, immédiats, personnels
- La vitesse exponentielle du Web (cf l’illustration ci-dessus de Bruson-Marsteller)
- Les cibles: vous, vos voisins et les célébrités en vogue ou pas
- Les nids sont mondiaux, transversaux, multiples (multi support, multi forme)
En revanche, tout comme pour la presse en général: c’est la résultante de plusieurs facteurs.
Peu importe si la raison est le sexe appeal ou le Bad Boy attitude (Bad Girl Attitude), la malveillance orchestrée, le fou rire général, etc; c’est généralement l’addition du « bon moment » (un buzz en cache un autre; pauvreté de l’actualité ou image de Une), l’effet Long train et le dérapage qui sont à l’origine d’un buzz à succès.
Peut être en voyez vous d’autres ?
Ci-dessous une excellente émission de 54 minutes qui illustre bien ce propos:
« Wild Wild Web – Pris dans la toile » reportage publié en octobre 2008 par la chaîne 13ème rue:
Décembre 2007, une série de photos intimes de Laure Manaudou déferle sur la toile. Quelques heures plus tard, elles ont quasiment disparu des moteurs de recherche mais ont déjà été téléchargées par des milliers d’internautes.
L’affaire est inquiétante, la vitesse et le potentiel de destruction de la toile touche à l’intime, à la vie professionnelle ou publique…
La toile se révèle un lieu d’exhibition aux mécanismes aussi complexes qu’incontrôlables. Un phénomène renforcé par le succès des réseaux sociaux où il s’agit d’ouvrir grand son intimité pour accéder à celles des autres. En remontant le fil de l’affaire Manaudou, Grégory Magne et Stéphane Viard analysent ces phénomènes de propagation et explorent les dispositifs de lutte existants.
Le Web c’est ni le monde de « Candy » ni celui des Aliens: il est juste humain.
A un détail près : nous sommes dans un univers où les organisations, les individus, les personnages et les sites « fantômes » co-existent de manière égale.
Les buzz alimentent le star-system voire ils profitent à certaines personnes comme en témoigne le très populaire « Papa » belge, Michel Daerden:
C’est un ministre qui est un homme comme les autres […] tous ceux qui veulent faire de la politique et faire des grandes actions […] il faut d’abord être connu et ensuite mener de grandes actions
Les Buzz peuvent affectes votre image et votre carrière professionnelle. Le « euh » médiatique de Frédéric Lefebvre a certainement pesé sur la crédibilité du candidat au au secrétariat de l’économie numérique; les photos nues de Laure Manaudou ont probablement affecté les performances de la sportive, etc.
Les buzz sont à la fois le nerf de la communication (pub, marketing viral), de la vie communautaire (pause café, discussion de comptoir, bouche à oreilles…) et de la guerre économique (A qui profite le crime?).
Toutefois, si tout le monde peut « potentiellement » être la cible d’un buzz; n’entrez pas pour autant dans une psychose. De nombreux feux de camp se désintègrent avant mêmes de commencer.
Il y a aussi beaucoup « d’amour » sur le Web:
Dans le web communautaire règne le partage, la conversation, les inter-connexions, la gratuité, la co-création… à côté des cyber criminels et des « coucous » malveillants (pirates).
L’engouement pour une cause qui semble juste et la régulation collective en cas de conflit sont aussi de la partie.
Même si parfois nous pourrions y soupçonner de la manipulation ou de l’effet de foule dénudé d’intérêt.
- La twitosphère s’est mobilisée pour soutenir les blogueurs iraniens et ainsi relayer les informations hors du territoire.
- Susan Boyle et Sliimy ont fortement bénéficié de leur cyber notoriété pour se réaliser dans la chanson
- La vidéo buzz de Romain Mesnil, courant nu dans les rues parisienne, a permis au perchiste ex champion du monde de retrouver un sponsor
- Le buzz « Where the Hell » a offert à Matt le plus beau métier du monde
Que faire ? Comment agir ? Comment se prémunir ?
Si la voix juridique parait évidente dans certaines situations; elle n’est pas toujours suffisante ni efficiente.
Être pro actif OffLine et OnLine.
Gérer en amont votre identité en prenant le pouvoir de/sur votre visibilité. N’attendez pas que l’on parle de vous ou que l’on publie des photos sans votre accord! Offrez vous votre propre espace de « droit de réponse » et imposez vos limites. C’est à vous de déterminer les limites entre la sphère privée et la sphère publique.
- Acheter vos noms de domaine (nom-prénom, speudo, marque, etc.) est un miminum – règle de base en matière de gestion de réputation et d’image de marque- et y faire heberger un blog, une page de présentation, etc.
- Avoir des profils actifs alimentés régulièrement sur les réseaux pertinents lié à votre profession et à vos centres d’intérêts.
- Être en veille sur votre nom, pseudo, marque… par les Alertes Google et Twialert mais aussi en paramétrant tous vos profils sociaux pour recevoir des notifications (cf profil, paramètres).
- Être vrai et assumer vos choix et vos actes. Je sais c’est facile à dire.
- Réagir et demander des rectifications. Se défendre.
- Faire du contre buzz avec l’aide de votre réseau
- Lâcher prise et auto dérision.
D’autres idées ?
15 Comments
Cathy / 7 août 2009 at 21 h 06 min
Merci pour ce billet !
Un sujet qui tombe à pic puisque je suis en plein dans ce type de questionnement ! Pour ma part, j’ai été confrontée à une situation un peu différente: La conciliation e-réputation personnelle et professionnelle.
En effet, en tant que Community Manager, je ne peux me permettre d’avoir de mauvaises relations avec la plupart de mes contacts.
En tant que blogueuse un peu « médiatisée » et exposée, j’étais comme beaucoup au coeur de polémiques, rumeurs, jalousies et autres critiques souvent très personnelles. Des conflits passés avec un très petit nombre de blogueurs / blogueuses sont revenus sur le devant de la scène, et ont même servi à certains pour me faire chanter… en mettant en péril mon emploi, ce que je ne souhaite absolument pas. On est bien (trop) souvent dans la solution « J’aime: je prend – Je n’aime pas: Je lapide » (lu sur Twitter)
J’ai donc pris la décision de stopper mon blog personnel (Catpointzero.com) pour être (re)connue pour ce que je fais, et non pour ce que je suis, et pour éviter que des avis personnels sur moi empêchent toute objectivité quant à mon travail !
Je souhaite désormais que ma présence sur Internet soit uniquement professionnelle, c’est à mon avis le seul moyen de dissocier totalement mon e-réputation personnelle et professionnelle !
Si d’autres lecteurs ont été confrontés à cette situation, je suis preneuse de tout conseil !
Bonne soirée,
Cathy
Fbrahimi sur Blogasty / 8 août 2009 at 15 h 23 min
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Fadhila Brahimi / 10 août 2009 at 9 h 32 min
Bonjour Cathy
Merci pour ce témoignage. Je ne suis pas au courant des faits que tu évoques. En fait, je découvre depuis peu ton blog et trouve dommage que tu souhaites l’arrêter. Mais c’est ton choix et je le respecte. Peut être que tu poursuivra le blogging sous un autre aspect : « tel le phœnix… ».
Il existe des cas de fermeture de blog pour des raisons diverses. Mais il est vrai que plus une personne est visible plus elle prend le risque de recevoir des attaques gratuites. Ne sommes nous pas dans un pays de « coupeur de têtes »?!
Question: tu n’as pas l’impression, en fermant ton blog de donner raison à une petite poignée d’internautes ???
Mickael b / 10 août 2009 at 10 h 21 min
Très intéressant témoignage !
J’ai moi aussi deux petites questions que je me permets de poser à Cathy :
– L’envie de t’exprimer sur un support complètement personnel sans limitation de nb de caractères comme twitter ou sans cadre éditorial comme le blog de ton agence ne va-t-il pas vite revenir après la sensation de liberté de ne plus avoir à tenir un blog « populaire » exposé aux critiques ?
– Le « très petit nombre de blogueurs » dont parle Fadhila ne continuera t-il pas de « sévir » en réagissant à des publications émises depuis ton twitter, ton tumblr, le blog de ton agence, etc. bref, depuis tous les moyens par lesquels tu t’exprimes étant donné que leur rancoeur est non pas attaché a ton blog mais à ta personne ?
Fadhila Brahimi / 10 août 2009 at 11 h 21 min
J’ai ajouté le lâcher prise et l’auto dérision. Le rire, l’humour et le détachement peuvent aussi permettre de dépasser les couacs.
Cathy / 10 août 2009 at 17 h 07 min
@ Fadhila : Si, bien sûr, sur certains aspects j’ai l’impression de donner raison à une poignée d’internautes, mais le souci vient plus du fait que mon blog est « personnel » et non professionnel comme c’est le cas de ceux qui arrivent à concilier le blogging comme passion et comme métier (toi, Emmanuel Gadenne, Vincent de Freetux, et quelques autres).
Je pense que le web a comme avantage de placer tout le monde (ou presque) au même niveau. Pour des gens responsables et murs, c’est enrichissant. Par contre dès que l’on est confrontés à des comportements plus « enfantins » (sans aucun mépris), c’est dur à gérer car le fait d’être au même niveau aboli toute notion de respect ou de reconnaissance. On en vient à être « jugés » par des internautes jeunes mais dont la parole est aussi « dangereuse » sur le net que celle de qui que ce soit d’autre, ou critiqués par des gens qui, dans la « vraie » vie, devraient vous respecter, ne serait-ce qu’un minimum.
Mon identité numérique est mise en danger, je me protège, et c’est pour le moment la seule solution que j’ai trouvé (couplée à une plainte pour un point particulier que l’on trouve très rapidement en googlant mon prénom + nom)
Cela dit, mon blog et ma présence online m’ont énormément apporté, et je ne supprimerai pas ce « patrimoine numérique » (si j’ose dire).
Cathy / 10 août 2009 at 17 h 17 min
@ Michael B:
– Si, il est probable que cette envie me reprenne, mais je travaille actuellement sur un projet plus large (ouvrage) sur les sujets qui me tiennent à coeur (e-reputation, community management, blogging et média sociaux). C’est un autre moyen de m’exprimer sans avoir la tentation de me « dévoiler ». J’ai par ailleurs un autre espace de partage, avec des connaissances de la « vraie vie » uniquement, sur le web, mais protégé par mot de passe et absolument pas mis en avant, pour toute cette partie « privée » que j’ai souvent besoin de partager.
– Pour Le “très petit nombre de blogueurs” dont parle Fadhila ne continuera t-il pas de “sévir” en réagissant à des publications émises depuis ton twitter, ton tumblr, le blog de ton agence, etc. bref, depuis tous les moyens par lesquels tu t’exprimes étant donné que leur rancoeur est non pas attaché a ton blog mais à ta personne ?
– Pour le deuxième point, oui, je crains bien sûr que cela continue. J’ai pour ce faire arrêté toute publication personnelle sur mon Twitter, et stoppé les publications sur mon Tumblr. Ce qui paraît anodin pour beaucoup devient rapidement dangereux lorsqu’utilisé contre soi, et j’ai (malheureusement) mis du temps à m’en rendre compte. Les rancoeurs sont attachées à ma personne, mais en évitant de m’exposer, je ne fourni pas de contenu à ces « petits commités ». Etre attaquée sur mon travail me dérange moins tant que j’ai la conscience tranquille sur cet aspect de ma vie. Toute critique éventuelle à ce sujet, ou remarque diffamatoire serait dans ce cas un délit de presse, et il existe heureusement des moyens légaux pour m’en protéger.
Cathy / 10 août 2009 at 17 h 17 min
J’espère avoir répondu à vos questions !
Fadhila Brahimi / 11 août 2009 at 14 h 37 min
Cathy Je ne connais pas vraiment la cause de tes changements ni des attaques dont tu es l’objet. Je pense simplement que ton choix reste le tien et je le respecte. D’autant qu’à mon sens la seule règle qui devrait demeurer c’est de se sentir bien dans son choix éditorial. Si tu penses que c’est la meilleur solution alors prend là. Cette expérience a eu probablement ce rôle pour toi.
Après le côté jeune enfantin etc. je pense que nous le sommes tous. Les limites sont différentes selon les personnes.
Le Web ressemble a la vraie vie: nous ne sommes pas amis (avec la profondeur qui s’impose) avec tout le monde.
Alors concentre toi sur les personnes qui t’apprécient et ceux qui souhaitent et que tu souhaites découvrir. 😉
Mickael b / 14 août 2009 at 17 h 58 min
Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions Cathy 🙂
Ton expérience est vraiment très intéressante… même si cela me désole que les agissements de certaines personnes te forcent à faire tout ceci.
Fadhila Brahimi / 14 août 2009 at 18 h 20 min
@Mickael Ce qui est désolant c’est de devoir faire autrement non pas par désir de changement mais pour cacher ce qu’elle est et aime être. C’est l’un des pendants de la visibilité et des personnalités affirmées qui sortent du cadre (lequel bah celui que la conscience collective se donne ou celui que certains dictateurs imposent): jalousie, inimitié, mensonge, manipulation, exclusion, parjure, etc.
Je te connais peu @Cathy .Quoi que tu fasses; je t’invite à réfléchir sur la manière dont tu vas gérer cela ultérieurement.
gael / 8 septembre 2009 at 10 h 04 min
Pour le buzz le laure, c’est assez spécial et assez unique il faut le dire !
sébastien fanti / 4 janvier 2010 at 11 h 28 min
Bonjour,
Merci pour cet article fort intéressant!
Une ptite question un peu égoïste: de quel buzz parlez-vous me concernant :))
Cordialement
S. Fanti
Fadhila Brahimi / 4 janvier 2010 at 14 h 01 min
Bonjour, merci pour ce retour. Concernant votre question (s’il s’agit bien de vous) : cet article date d’août. Je n’ai pas en mémoire la source mais vais tenter de la trouver.
cdt
FB
sébastien fanti / 4 janvier 2010 at 15 h 26 min
Il s’agit bien de moi :))
vous pouvez sans autre me contacter 0041 27 322 94 49
et merci d’avance pour vos démarches.
cordialement
S. Fanti
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