De l’expatriation à la mobilité internationale: le vrai visage

Un dossier complet sur l’Expatriation dans le Journal du Management.

Vers la mobilité internationale

Depuis 2002, le nombre de français partis travailler à l’étranger est en hausse de +11% par an. En 2004 c’est plus de 2 ,12 millions de français qui sont partis vivre à l’étranger.
Toutefois, 44% d’entre eux sont sous contrat local (source : TNS Sofres, 2005) ; Autant dire que les « expatriation de complaisance » offrant de nombreux avantages est en voie de disparition.
La durée d’expatriation est revue à la baisse : des contrats de 2-3 ans , la tendance va vers l’émergence des missions de courte durée (3-6 mois).
L’ « eurocommuniting » quant à lui se distingue de l’expatriation. En effet, ceux qui partent travailler en Europe Occidentale choisissent de laisser leur famille dans le pays d’origine et font la navette chaque semaine pour les retrouver. Mais si au premier abord ce système parait offrir des avantages le bilan n’est pas glorifiant :

l’expatrié se sent fatigué et s’intègre peu dans le pays d’accueil et, sa famille ne trouve pas de stabilité à la longue.
Côté rémunération : le bilan est aussi à la baisse. Les primes ne représentant plus la moitié du salaire mais plutôt autours de 5-10% de la rémunération.

Pourquoi ce constat général :

• Parce qu’il est de plus facile de recruter sur place
• Parce que les modes de vie dans des pays d’accueil sont parfois proches du modèle français (ex Europe). Ainsi les entreprises n’ont plus besoin d’allécher leurs salariés en leur proposant une rémunération conséquente.
• Apparition d’un nouveau modèle : impatriation. Cad faire venir les salariés étrangers dans la maison mère pour les former à la culture française.
• Aussi l’expatriation change de forme pour aller de plus en plus vers la notion de mobilité.

Pourquoi s’expatrier ?

D’après TNS Sofres 2005, 69% des expatriés sont en couple, 36% ont moins d’un enfant et 23% sont célibataires.

Quels sont les avantages et inconvénients ?

• Célibataire : « partir seul permet d’être pleinement ouvert aux découvertes et de se mêler plus volontiers aux gens du pays. » Mais à l’inverse « vous expose à des moments de solitude et de spleen » explique Claudie Bert, journaliste et auteur de S’expatrier en famille.
• Famille ou couple : partir accompagné présente des inconvénients comme l’adaptation du conjoint qui est généralement une femme face au problème lié à la place de la femme dans le pays d’accueil. Les entreprises ne peuvent plus ignorés le fait qu’une expatriation s’accompagne aussi du reclassement du conjoint qui souhaite retrouver un emploi.
• Les enfants : Tant qu’ils sont jeunes leur capacité d’adaptation est au facile mais en revanche lorsqu’ils deviennent adolescents il est fortement conseillé de les laisser dans le pays d’origine ou bien de partir avant les études secondaires.

I fine il y a deux périodes favorables à l’expatriation :

1. En début de parcours, avec des enfants jeunes et un couple en début de carrière
2. Ou en fin de carrière, quand les enfants sont grands.

TNS Sofres, 2005 identifie les principales difficultés dans le pays d’accueil comme suit :

• Aucune : 28%
• La communication dans la langue locale : 27%
• Le coût de la vie : 23%
• La qualité générale de vie : 22%
• La sécurité quotidienne : 11%
• L’intégration du conjoint : 7%
• La scolarité des enfants : 6%
• L’intégration dans a nouvelle entreprise : 5%
• L’intégration des enfants : 2%
• Autres : 19%

Anticipez et préparez votre expatriation pour éviter les erreurs.

D’après Jean-Luc CERDIN, professeur à l’Essec et auteur de L’Expatriation « Les raisons d’un échec sont nombreuses : professionnelles, personnelles, culturelles, conjoncturelles, accidentelles, irrationnelles… A vous d’anticiper les situations suivantes, quand cela s’avère possible, en vous renseignant avant de partir auprès de sources fiables et en vous posant les bonnes questions ».

Les conseils de l’expert en 5 points :

• Veillez à ce que votre contrat définisse les frais qui sont à votre charge (déménagement, logement, école des enfants, le transport…), votre mode de rémunération sur place, votre système de retraite et vos garanties en cas de retour.
• Asssurez vous qu’il y a adéquation entre vos compétences-le rôle vendu-le rôle attendu sur place.
• Associez votre famille au projet d’expatriation dès le début afin de préparer son intégration.
• Prévoyez un accompagnement une formation à l’interculturelle afin de se préparer au dépaysement et éviter d’avoir une vision trop idyllique du pays d’accueil.
• Rendez vous régulièrement au siège et tenez vous informé des changements, des nouvelles nominations au sein de votre entreprise « mère » pour éviter d’être totalement déconnecté de votre entreprise ; surtout en cas de retour.

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• Fadhila Brahimi
• Oct 08, 2006