Du désir au plaisir d'entreprendre – cycle de renaissance en 9 mois: part3 La créativité
Du désir au plaisir d’entreprendre – 4ème étape : La création
L’entrepreneur est un artiste, un créateur ! Depuis la matérialisation de son projet en structure et, ce continuellement durant tout le développement de son « entreprise » (au sens de la mise en œuvre et du déploiement).
Artiste dans l’âme ou artiste forcé : vous l’êtes, eh oui ! Notamment parce que vous devez sans cesse vous mesurer à autrui en répondant aux appels d’offre en prouvant votre spécificité ainsi que faire preuve d’ingéniosité pour jongler entre vos activités administratives et productives, commerciales et prospectives.
La créativité est une activité quotidienne spontanée, désirée et nécessaire à tous les secteurs et toutes les fonctions car elle est un des piliers nécessaires à votre survie, votre déploiement et votre différentiation.
Une méthodologie, des techniques
Le journal Management a publié ce mois un excellent dossier ayant pour intitulé « avoir des idées » pour illustrer comment et où les chercheurs en R&D, marketeurs… des grandes entreprises du CAC40 trouvaient leurs idées. Les conseils techniques ont été regroupés autours de 10 techniques :
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Rompre avec la routine et susciter de nouvelles manières de réfléchir
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Se mettre à la place du client et tester ses propres produits
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Persévérer, la première idée était souvent la bonne
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Changer de point de vue et laisser parler son imagination
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Ne pas s’autocensurer et oser se montrer déraisonnable
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Garder en éveil sans négliger les détails du quotidien,
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Transformer les contraintes en opportunités
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Savoir relâcher la pression quand on bloque sur un problème
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Alimenter son cerveau par une bonne hygiène
Mais comment faire lorsque l’on n’a pas les moyens de prendre un jet privé pour un voyage improvisé en Indonésie ou de louer un bateau pour naviguer entre les iles parisiennes en plein après midi , parcourir deux heures par jour la presse (de toute nature), déléguer la recherche et le développement à des spécialistes, financer des concours- étudiants….. ???
Pour ma part, je m’inspire de la stratégie Disney que j’ai découverte grâce Sylvie MATTERA , co présidente de l’antenne Ile de France de l’ICFF.
Cette méthode consiste à apprécier trois phases dans la création ‘(heure du rêve, définition des moyens et du réalisme) auxquelles il faut y adjoindre trois espaces aménagés en fonction de l’attendu.
Comment cela peut se traduire concrètement pour nous, entrepreneurs ? – Dans mon bureau, par exemple, j’ai crée 3 espaces en fonction de mes activités : un espace pour la comptabilité et l’administration, un espace de production-formalisation-communication et un espace de pause-créativité propice à la rêverie.
Un espace, des outils
Ce troisième espace est un endroit où je peux ouvrir des livres, étaler des documents, prendre une pause rêverie sans ordinateur dans lequel je laisse volontiers trainer notes, cartes postales, dessins, post it, coupures de presse…. pour laisser mon imagination en libre service dès que l’envie se ressent ; agrémenté d’une luminosité modulable et d’un fond musical inspirante.
Aussi, comme dans l’esprit Disney pour que la phase d’imagination ne soit pas polluée par le désir de tester la faisabilité, le réalisme, la rentabilité de la création, je me déplace dans cet espace pour couper court avec la messagerie instantanée, l’univers cartésien de l’entrepreunariat pour écrire, dessiner, esquisser tout ce qui me passe par la tête : écrit, dessin, croquis, découpage et collage….à l’aide de feutres de couleur, de post-it, de feuilles usagées que je réutilisent au verso…etc.
Puis je passe dans un autre univers (celui de la production) pour formaliser ce premier jet en réalisant une carte mentale.
Vient ensuite une phase primordiale : la phase de formalisation verbale et de confrontation.
C’est la phase la plus laborieuse : partager son idée avec un tiers de préférence hors de son champ professionnel. En verbalisant l’idée celle-ci passe de la phase «idée » à « projet», en recueillant les questions et réactions du tiers celle-ci passe de la phase « imaginaire » à celle du « réalisme ».
De là d’autres connexions jaillissement. Et je retourne dans une phase de création dans une démarche plus cadrée.
J’ai pour idée dans un avenir proche d’ajouter à cet espace des sièges adaptés à l’imaginaire. En l’écrivant, je m’engage à le faire !
Autre espace pour la création, l’extérieur : les jardins et les terrasses lorsque le temps me le permet car je suis frileuse mais aussi les cafés et le métro, le train….Le bruit incite à la concentration et les brèves et palabres à nourrir l’imagination.
Un temps, une durée
Y a-t-il un moment propice à la création ?
L’appréciation du temps est à la fois culturelle et individuelle.
Hier encore, un collaborateur me précisait pour affirmer son professionnalisme qu’il travaillait jusqu’à 23 heures tous les soirs. Alors que moi je débute ma journée à 4h30 avec une extinction des feux à 21 heures (sauf cas exceptionnel). « En France, travailler jusqu’à tard le soir est signe de labeur, en Allemagne c’est l’inverse » me précisa Corinne TANGUY.
Et qu’en est-il de la création ?
Je crois savoir qu’il n’y a pas de règles précises : les artistes vous préciseront que la tombée de la nuit est propice à la création alors que la philosophie chinoise nous révèle que les énergies sont en pente ascendante dès l’aube, et donc le matin.
Deux moments précieux où vous ne risquez pas d’être distrait par les coups de téléphone et les rendez vous impromptus mais aussi par le timer de votre agenda en veille pour vous rappeler vos engagements de la journée.
Alors soir ou matin ?
J’oserai dire : quand vous en avez envie avec un bémol : le soir est propice « au jeté d’idées » mais aussi à chronophagie. Alors que le matin, est propice aux idées claires dans un temps limité.
Pour cela il me semble important de lever des certitudes : la durée n’est pas synonyme de qualité et le volume non plus ! On peut créer produire de manière très constructive et très pertinente en se donnant en un temps limité. Il y a parfois plus d’idées innovantes dans 20 minutes de réflexion que dans 4 heures de rêverie.
J’expérimente très souvent lors de mes animations des brainstormings de 5 à 10 minutes grand maximum. A l’annonce d’un objectif sur un temps limité, j’obtiens des productions étonnantes ! Beaucoup plus qu’en donnant un espace temps plus long.
En effet, une espèce de lumière rouge d’alerte s’illumine lorsque l’on est confiné dans un court temps pour trouver une solution.
Un état d’esprit, une volonté d’oser
« Trouver la force d’oser » décrit assez bien les ressorts que j’utilise pour créer. En voici ma traduction concernant « la création »:
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Reconnaitre ses erreurs et les accepter. Pour créer il faut accepter les pertes et les échecs. Il faut beaucoup penser, produire et accepter d’écarter les idées peu intéressantes pour l’heure, inadéquates et non rapporteuses de valeur ajoutée, d’essayer et de tenter des expériences sans résultat probant…et surtout de les regarder avec objectivité pour en tirer des leçons. Difficile de le faire soi même pour soi ; alors choisissez dans votre entourage une personne avec laquelle vous pouvez partager vos faiblesses, vos échecs pour en retirer un regard croisé constructif pour votre avenir.
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Oser laisser courir ses désirs et ses pulsions en pratiquant une activité sportive ou artistique : une activité d’expression corporelle et vocale pour évacuer le stress et les idées bouillonnantes et absorbantes. Ainsi après votre esprit et votre corps seront plus propices à la rêverie. Cela peut aussi se traduire par un rituel de relaxation et de détente (bougies, encens…)
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Se plonger dans ses racines. Eh, oui il est inutile de tout imaginer pour créer. Vous pouvez partir d’une création, d’un synopsis pour re créer et (re) découvrir de (nouvelles) pistes.
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Libérer son esprit de ses peurs et laisser courir la rêverie c’est accepter d’être pendant un temps dans un état enfantin. Laisser l’enfant qui sommeille s’exprimer !
En cette nouvelle année je vous souhaite de « faire de votre vie un rêve et d’un rêve une réalité » (Pierre Curie).
Que décidez-vous pour ce faire ?
Un espace, un temps, un outil, une méthode ???
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