Retour sur l’atelier Thema BNP Paribas du 23 novembre 2010
Une matinée animée en 3 parties: présentation de l’enquête IFOP commandée par BNP Paribas puis deux tables rondes. L’une sur la présence numérique des « ambassadeurs » et l’autre sur les effets du Personal Branding dans les organisations.
Généralement, je trépigne lorsque le Personal Branding est abordé exclusivement sur le versant de la visibilité digitale. Hier ce fût le cas au 1er degré cad si l’on s’en tient aux questionnements orientés « Médias sociaux ». Cependant, tous les témoignages des participants s’appuyaient sur une approche humaine des pratiques digitales.
Crédit image Agence Vanksen et Fadhila Brahimi
L’humain au coeur de l’entreprise
A l’instar des assises du Journalisme , il n’a pas était question de followers, d’outils ou de course vers la célébrité mais de l’implication des hommes et des femmes dans l’entreprise d’aujourd’hui et de demain.
Programme de la matinée:
- Présentation de l’enquête IFOP de BNP Paribas
- Table ronde sur l’identité numérique des dirigeants, managers et community managers de l’entreprise
- Table ronde sur « ‘exploitation » du Personal Branding en entreprise
L’enquête IFOP de BNP Paris Paribas orientée « information et publication »
Une enquête sous l’intitulée de l’atelier « Le Personal Branding au service de la marque » mais qui en fait donne un état des lieux des pratiques en matière de publication et de diffusion des données : informations personnelles/ professionnelles, confidentialité des données, implication des salariés en tant que relai d’information pour l’entreprise.
L’enquête étant orientée « information et publication » nous n’avons pas les éléments de satisfaction ni d’indicateurs sur le sentiment d’appartenance et de fierté ou encore sur l’adhésion aux valeurs de l’entreprise ou à l’existence d’une vision partagée…. Des éléments qui nous auraient permis de faire le lien avec la construction et l’animation du Personal Branding des salariés et la stratégie entreprise.
Néanmoins, nous avons des informations sur les pratiques professionnelles des salariés en faveur de leur entreprise. Une véritable enquête sur le Personal Branding nécessiterait une approche « sciences humaines » des enquêtes. Mais les RH ne semblent pas sur les rangs pour le moment 🙁
Télécharger : rapport-thema-personal-branding
Loin des clichés de la peur que nous lisons souvent sur les liens entre la réputation des salariés et celle de la marque personnelle; les entreprises se penchent sur la notion d’ambassadeur ou tout simplement à la question
Comment donner envie aux salariés d’arborer fièrement le nom de leur entreprise sur leur profil voire de relayer les informations de l’entreprise ?
Les salariés publient majoritairement des contenus pour développer leur réseau mais cette activité semble profiter à leur activité professionnelle. Mais 35% ne publient pas de l’information professionnelle car ils pensent que cela est inutile (48%) ou déplacé (33%) ou encore parce qu’ils n’y sont pas autorisés (21%). Le temps arrivent en 4eme position (13%).
D’ailleurs 73% ne seraient pas intéressés pour publier des informations sur leur expertise dans une plateforme interne à l’entreprise.
Si les entreprises souhaitent impliquer les salariés dans le rayonnement de celle-ci sur Internet; elles vont devoir se pencher sur les freins et les éléments de motivation.
Bien qu’à mon sens, la motivation pécuniaire vient principalement d’un problème de reconnaissance. En somme, en l’absence de système de reconnaissance c’est la rémunération qui fait trembler.
« Désormais, chaque salarié est sur un réseaux sociales sans forcément en être conscient, un ambassadeur de son entreprise. »
1ère table ronde:La constitution d’une identité numérique pour les dirigeants, séniors managers et cadre
Lilian Mahoukou, Community manager chez 1000Heads, Antoine Sire, Directeur de la communication de BNP Paribas, Nicolas Bordas, Président de TBWA France, Philippe Gérard, Manager d’offre formation inter-entreprises, Cegos, Pierre Chappaz, Créateur de Kelkoo et de Wikio
« La conversation a lieu dans tous les cas, et en temps réel … l’entreprise a donc tout intérêt à prendre la parole » Pierre Chappaz
Nous sommes tous potentiellement les ambassadeurs de la marque de notre entreprise. Tous les témoignages de cette table ronde se sont accordés à dire que « la communication est spontanée et, de personne à personne » Lilian Mahoukou. Ils tiennent tous un blog et ont tous soulevés que dans 5-6 ans s’exprimer sur des réseaux sociaux deviendra normal.
L’entreprise doit à la fois former ses salariés à l’utilisation des outils et encourager le dialogue interne sur les « bonnes pratiques » et le bon sens« . Tous les participants notent un impact positif et constructif de leur présence active et humaine (perso et prof pour certains) dans les médias sociaux au profit de la marque corporate.
2eme table ronde:Le Personal Branding au profit de l’entreprise
Emmanuel Vivier, Chief Strategy Officer & Founder de Vanksen Group; Olivier Maurel, Community architect chez Danone; Pierre-Michel Durand, Chef d’orchestre de l’ensemble Prométhée; Fadhila Brahimi, Experte en personal branding; Pierre-Michel Menger, Directeur de recherche au CNRS, École des hautes études en sciences sociales
Un grand moment. Non, ce n’est pas parce que j’étais présente !
J’ai réellement apprécié l’intervention de Pierre-Michel Durand en tant que Chef d’orchestre. Il nous a raconté – c’est le mot -comment mettre en valeur des talents tout en les mariant pour former un corps harmonieux.
J’ai apprécié la présence d’un artiste puisque comme j’ai pu vous le dire et l’écrire: le Personal Branding est issu du monde artistique !
Pour un meilleur « ensemble il faut que chacun abandonne quelque chose » P.M Durand
Il faut accepter de ne pas entendre les autres : se concentrer sur sa partition et les préconisations du Chef d’orchestre. A ce sujet, vous pouvez consulter l’article: Comment mettre en place une cohésion d’équipe ? L’exemple artistique: le Jam Session
Pour Emmanuel Vivier humaniser les discours corporate grâce à un porte parole a souvent dénouer des situations complexes; notamment des situations de crise.
Olivier Maurel a évoqué le « faire ensemble » chez Danone et sa politique d’Empowerment qui permet de repenser l’organisation et de remettre l’humain au coeur des entreprises.
Et pour ma part: j’ai parlé de l‘e-co-responsabilité en rappelant que les années 2000 ont apporté l’idée que l’entreprise n’était plus éternelle et qu’avoir peur que le salarié développe un personal branding qui le pousse hors des frontières de l’entreprise est une hérésie.En 2004, lorsque les partenaires ont signé la co-responsabilité dans l’accord sur la formation professionnelle; ils ont acté une nouvelle ère: celle de la responsabilité face à l’employabilité. Aujourd’hui, il faut donner du sens à cette co-responsabilité !
Des exemples
- Co Créer avec les collaborateurs une charte
- Accompagner les collaborateurs
- Créer des ateliers pédagogiques
- Identifier les ambassadeurs de la marque, les connecteurs et les influenceurs
- Identifier, capitaliser et développer les nouvelles compétences acquises de part les nouvelles pratiques